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Regard sur un océan de brume [RP ouvert]

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Sumiyoshi Aoshi
Sumiyoshi Aoshi
Sumiyoshi Aoshi
Sam 3 Mar - 11:34
Messages : 2
Date d'inscription : 09/02/2018
Depuis que j’ai mis le pied en Europe, chaque heure a été calculée. Aucun temps mort. De l’aéroport à Paris, au train jusqu’à Le Havre, à l’arrivée au port jusqu’à ce que je mette le pied à l’Université de Sussex… puis le registraire, les salles de cours, l’appartement… peu importe la planification mise dans ce voyage, peu importe l’horaire établi, les étoiles se sont alignées pour que je n’ai pas un moment pour respirer durant les premières 48 heures. Mon seul temps mort a été un petit six heures où j’ai eu l’impression d’être mort. Six heures, passé dans un trou sombre de mon âme, à n’entendre aucun bruit, à ne pas me laisser influencer par les gens autour. Ça aurait probablement été mieux la maison avait eu des meubles, comme indiqué dans le contrat. On m’a dit qu’ils arriveraient avant la fin de la semaine. Ils étaient remisés. J’ai dormi sur le planché, la tête sur une de mes valises. Pas la force d’aller plus loin, pas envie d’aller à l’hôtel. De toute façon, j’avais à faire ici ce matin. J’attendais le reste de mes affaires. Bien entendu, avec tout ce qui se passe ici… la plage de quatre heures est devenue une plage de 12 heures. J’en ai profité pour faire de la paperasse administrative. Je ne comprends pas. Le monde semble sur le bord d’un précipice divin, et je dois encore me battre avec le formulaire T51-b.001… c’est ridicule.

Bref, un peu plus de 48 heures après mon arrivée en Europe, je quitte la maison que je loue. Une jolie maison victorienne. Supposément hantée. Je ne suis pas au cœur de la ville, j’ai besoin d’un certain calme. Je vais aller chercher ma voiture vendredi, le temps que toutes mes demandes soient traitées. Je choisis donc de marcher. Je vais au nord. Je sais que le mur s’y trouve. On ne peut le voir de chez moi, mais je l’ai vu en passant.

Aujourd’hui, la brume est épaisse, même au-delà des remparts. Les rues sont désertes. Les gens vivent dans la crainte de ce qui se cache dans la brume. Comment les blâmer? Ils ont vu leur monde s’écrouler. Ils ont vu les créatures qui rôdent dans les brumes et ressentent la présence des Dieux dans l’air. Rien n’est plus comme avant, semble-t-il. Peu m’importe cependant. Je ne crains pas la mort, je ne crains pas les hommes… je ne suis pas sans craintes, mais j’ai la conviction que rien ne m’arrivera. Les rues sont calmes. Mon esprit est au calme aussi. Il n’y a personne, aucune pensée qui ne pénètre là où elle ne devrait pas. Je suis seul. Et je marche.

Blasé comme je le suis, je ne pensais pas me laisser impressionner par les remparts. Je m’attendais à une structure relativement… bancale. Mais non. Les murs sont hauts, menaçants. Je vois à peine les petits hommes qui marchent sur le dessus, montant la garde. Contre quoi? Non, je crois qu’il s’agit plus de vigies que de gardes. Vu la hauteur de ces murs, si quelque chose venait à se rendre aux hommes et aux femmes qui le défendent, que feraient ceux-ci? Rien, probablement.

J’écrase mon mégot. Une mauvaise habitude, je le sais. Je veux voir le haut du mur. Je me rends donc à sa base et je cherche le poste le plus proche. Je trouve une petite tour. On me questionne, je m’explique. Heureusement, je sais être très convaincant. Très… très… convaincant. On me laisse donc monter.

Je sors du haut de la tour et je pose pied sur le mur, mais je m’arrête sec. Si je pensais la brume du côté de la ville épaisse, je dois me raviser. Je me retrouve … je ne sais comment l’exprimer. Devant l’immensité de la solitude. Un monde silencieux. Un monde invisible. Je vois la brume qui roules sur le sol, je ne vois pas de maison, je vois à peine les arbres. Les nuages sont épais et étouffe la vue et la voix. Le silence est assourdissant. Je plisse les yeux. J’essaie de voir au loin. Y a-t-il même quelque chose à voir? Les deux hommes qui font office de vigie comprennent bien que je ne bougerai plus. J’entends leurs pensées. Je sais qu’ils me trouvent enfantin, ils ne comprennent pas ce que je fais là. Peu m’importe.

Je me perds face à ce désespoir. Je ne saurais expliquer les sentiments qui m’envahissent. J’en oublie que je ne suis pas seul sur le mur. Et je sursaute quand une main se pose sur mon épaule.
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